Les documents photographiques glaçants de la Shoah par balles infligée par les SS-Einsatzgruppen ont fait le tour du monde. Leonid Rakov,
enfermé et affamé dans le ghetto de Minsk à l’âge de onze ans, a vu leurs « Aktionen » de ses propres yeux. Il raconte.


Pendant huit cent soixante-douze jours, du 8 septembre 1941 au 27 janvier 1944, le groupe d’armées Nord de la Wehrmacht a assiégé, bombardé et affamé Léningrad, la deuxième ville de Russie et l’ancienne capitale des tsars. Un million d’habitants en sont morts. Issaak MORCHTEÏN y était et High Flight publie ici le premier chapitre de son témoignage.

Les rushes du riche entretien avec Ivan Stepanovitch étant temporairement inaccessibles pour cause de déplacements limités dûs au COVID-19, High Flight vous livre pour l’heure un extrait déjà monté qui rappelle le souvenir apocalyptique qu’a laissé à notre témoin la puissante reconnaissance en force menée le 14 juillet 1944 au sud du front galicien par la 60e armée du 1er Front d’Ukraine d’Ivan KONIEV au démarrage de l’énorme opération LVOV-SANDOMIR, coeur des offensives géantes de l’Armée rouge de l’été 1944.

Solomon Saoulovitch, technicien radio dans les forces aériennes, est l’unique témoin du projet Normandie Niémen à s’être trouvé au front dès l’aurore de BARBAROSSA, le 22 juin 1941. Modeste voire discret, sentimental aussi, il préfère évoquer sa camarade de lycée Natacha KATCHOUÏEVSKAÏA, figure de la Grande Guerre patriotique, tuée au combat à l’âge de vingt ans le 19 novembre 1942 face à la 16e division d’infanterie motorisée de la Wehrmacht, dans la steppe des Kalmouks au sud-ouest de Stalingrad.

Premier opus du témoignage de la flamboyante Galina Pavlovna BROK, volontaire à seize ans pour les forces aériennes en 1941. Galina deviendra navigatrice-bombardier-mitrailleur à bord d’un bombardier Pe-2 du 125e régiment de la Garde entièrement féminin, l’une des trois unités aériennes créées par la « recordwoman » Marina RASKOVA et qui comptent les légendaires « Sorcière de la Nuit » et des figures comme l’as Lidia LITVIAK. Galina connaîtra son baptême du feu pendant la spectaculaire opération BAGRATION en Russie Blanche à l’été 1944.

Le récit haletant du sous-marinier Stanislav ZVEZDOV, détecteur à bord du S-13 du commandant MARINESKO dans la nuit du torpillage du « Wilhelm Gustloff » le 30 janvier 1945, puis du « Steuben » le 10 février, au cours de l’opération HANNIBAL lancée par Hitler pour replier les forces du général Ferdinand SCHÖRNER et de la Kriegsmarine depuis la Prusse vers les ports de Poméranie, du Mecklembourg et du Schleswig-Holstein pendant la périlleuse opération PRUSSE-ORIENTALE lancée par Ivan TCHERNIAKHOVSKI et Constantin ROKOSSOVSKI.

12 juillet 1943, plaine de Prokhorovka. C’est le jour du plus gigantesque affrontement de chars de l’histoire, dans un vacarme et une poussière qui effacent le ciel bleu estival. Maria ROKHLINA, dix-huit ans, instructrice sanitaire à la 95e division de la Garde, ramasse les blessés sur le champ de bataille. Un témoignage cru, premier extrait – hélas court pour cause d’inaccessibilité temporaire des rushes (coronavirus) – du très riche entretien avec Maria Mikhaïlovna.

Août 1943. Après sa victoire défensive à Koursk, l’Armée rouge lance l’opération ROUMIANTSEV contre le saillant de Kharkov. Les chars T-34, lancés à travers les percées de l’infanterie et des canons autotractés dans le front allemand, s’enfoncent jusqu’à cent kilomètres derrière les lignes. Pour la première fois, les Panzers sont débordés. L’armée rouge a réussi sa première opération en profondeur, idée née pendant la guerre de Sécession américaine, reprise par les Russes puis qui s’est imposée pendant la Grande Guerre.

Dans les années 1930, des bruits étouffés finissent par parvenir aux oreilles des plus hautes sphères décisionnelles des Etats-Unis, et tout particulièrement à celles de l’état-major de l’U.S. Army : les Soviétiques seraient en train de mener des recherches théoriques à un niveau d’abstraction encore jamais atteint dans la sphère de la stratégie et de la tactique.