Un dicton immémorial affirme que les hivers de guerre sont rudes. Le mois de janvier 1945, glacial dans toute l’Europe, semble s’y conformer. En cette soirée du jeudi 11 janvier, couverte de neige dans presque tout le pays, la guerre est terminée pour une majorité de Français ; mais son souvenir brûlant couve encore comme la braise sous le froid glacial.
Dans l’hiver glacial des toutes premières journées de l’année 1945, sixième millésime de guerre mondiale en Europe, la libération de la France n’est toujours pas achevée. Dans les Ardennes belges, en Alsace, les Alliés sont à la peine tandis qu’à l’est, l’Armée rouge mitonne un coup de poing comme la Wehrmacht n’en a pas connu depuis l’été 1944.
Il manque aux manuels scolaires français l’une des pages les plus cruelles de l’Occupation nazie en Europe : celle de la Pologne. Les vainqueurs de 1939 ont tranché le territoire du pays selon un plan, le Generalplan Ost, ou Plan directeur Est, élaboré d’abord pour la Pologne au moment de sa conquête puis complété et étendu au fur et à mesure des victoires allemandes en Europe de l’Est.
La politique d’Erich Koch en Ukraine n’est pas de son cru personnel même s’il l’a imposée avec une cruelle inventivité. En effet, dès 1936, les nazis inaugurent un plan quadriennal (Vierjahresplan) dont l’objet est de rationaliser la préparation économique de l’Allemagne à la guerre.
L’histoire de la frontière entre les deux nations slaves que sont la Pologne et la Russie est mouvementée et, à l’heure où les forces d’Hitler et des ses alliés attaquent l’armée rouge et l’Union Soviétique le 22 juin 1941, son acte ultime n’est toujours pas écrit.