Madrid, 12 mars 1937 : l’aviation soviétique frappe sur le champ de bataille et conjure la chute de Madrid aux mains des franquistes. A Moscou, la cause est entendue : foin des bombardements aériens stratégiques à longue distance, vivent les avions d’assaut : c’est la naissance du Chtourmovik, l’avion le plus construit de toute l’histoire de l’aviation mondiale.
Tout a déjà été écrit sur le légendaire régiment de chasse français “Normandie-Niémen” de l’Armée rouge. Vraiment ? Le projet “Rayak” présente les opérations militaires auxquelles il a participé et qui donnent leur sens aux affrontements que ces hommes ont menés dans le ciel contre la Luftwaffe en particulier et contre la Wehrmacht en général.
Du 5 décembre au 7 janvier 1942, le général Joukov, le “sauveur de Moscou”, repousse le groupe d’armées Centre allemand de deux cents kilomètres en moyenne sur un front large de plus de six cents, à une exception frappante : une imposante excroissance de deux cents kilomètres de large et de cent cinquante de profondeur, balcon menaçant qui paraît surplomber Moscou et qui étend son ombre jusqu’à soixante kilomètres seulement à l’ouest de la capitale : le saillant de Rjiev-Viazma.
Aux premiers jours du mois de mars 1942, les généraux allemands du front sud inaugurent leurs réflexions tactiques et le commandant du groupe d’armées Sud, le Maréchal Fedor von Bock, se penche sur les cartes ; et chaque fois qu’il s’y penche, son regard tombe immanquablement sur une zone qui lui saute aux yeux comme une tache au milieu du visage : le saillant d’Izioum.
En janvier 1942, dans l’ombre de la contre-offensive Staline face à Moscou sur le front de l’Est, l’Armée rouge remporte, à sept cents kilomètres au sud de la capitale, une victoire discrète mais dont les conséquence ultérieures seront énormes : l’opération BARVIENKOVO-LOZOVAÏA.
Dans la nuit du 4 au 5 décembre 1941, le groupe d’armées Centre allemand, qui a mené une offensive de deux mois jusque dans la banlieue même de la capitale soviétique (l’opération TAIFUN, « Typhon »), finit par jeter le gant pour passer sur la défensive. L’Armée rouge a réalisé l’impossible : brûler le potentiel phénoménal que la Wehrmacht avait investi dans l’opération BARBAROSSA.
Le parcours d’Ivan Sloukhaï dans ses neuf premiers mois de guerre s’étend de Stalingrad, premier succès des opérations en profondeur de l’Armée rouge, à la bataille de Koursk, qui inclut les opérations offensives que le haut commandement soviétique combine avec l’opération ZITADELLE, l’offensive allemande contre le saillant de Koursk qu’il anticipe. Koursk est la première séquence opératique réussie de l’Armée rouge, qui débouche sur la course au Dniepr de l’automne 1943.
A partir de l’été 1944, la route de Vladimir Panienko, vétéran de Stalingrad, se confond avec la saga balte qu’inaugure le commandement soviétique lorsqu’il se met en tête de détacher le groupe d’armées Nord allemand du groupe Centre pour l’isoler et le détruire. Il faudra pas moins de trois offensives pour parvenir, enfin, à isoler le groupe d’armées Nord qui finira barricadé dans la poche de Courlande, contre laquelle l’armée rouge lancera six offensives successives, en vain…
L’immense défaite soviétique de l’opération KHARKOV du mois de mai 1942 prend ses racines dans les considérations stratégiques et tactiques de la Stavka et du commandement allemand du printemps 1942, qui vont toutes converger pour faire dégénérer KHARKOV en un thriller sanglant et tragique.
Août 1943. Après sa victoire défensive à Koursk, l’Armée rouge lance l’opération ROUMIANTSEV contre le saillant de Kharkov. Les chars T-34, lancés à travers les percées de l’infanterie et des canons autotractés dans le front allemand, s’enfoncent jusqu’à cent kilomètres derrière les lignes. Pour la première fois, les Panzers sont débordés. L’armée rouge a réussi sa première opération en profondeur, idée née pendant la guerre de Sécession américaine, reprise par les Russes puis qui s’est imposée pendant la Grande Guerre.