Pendant huit cent soixante-douze jours, du 8 septembre 1941 au 27 janvier 1944, le groupe d'armées Nord de la Wehrmacht a assiégé, bombardé et affamé Léningrad, la deuxième ville de Russie et l'ancienne capitale des tsars. Un million d'habitants en sont morts. Issaak MORCHTEÏN y était et High Flight publie ici le premier chapitre de son témoignage.

Les rushes du riche entretien avec Ivan Stepanovitch étant temporairement inaccessibles pour cause de déplacements limités dûs au COVID-19, High Flight vous livre pour l'heure un extrait déjà monté qui rappelle le souvenir apocalyptique qu'a laissé à notre témoin la puissante reconnaissance en force menée le 14 juillet 1944 au sud du front galicien par la 60e armée du 1er Front d'Ukraine d'Ivan KONIEV au démarrage de l'énorme opération LVOV-SANDOMIR, coeur des offensives géantes de l'Armée rouge de l'été 1944.
High Flight profite de la mise en ligne du chapitre I du nouveau projet Rayak pour inaugurer son blog.
A l’automne 2020, l'association a été contactée par le Centre de Russie pour la science et la culture de Paris, qui a demandé à l’association de participer à une téléconférence binationale que le Centre préparait sur le thème du régiment Normandie-Niémen lui-même. Dans cette perspective, High Flight a souhaité conférer à son intervention une plus-value qui vienne s’ajouter à celles des autres intervenants et pas uniquement se confondre avec elles.

Tout a déjà été écrit sur le légendaire régiment de chasse français "Normandie-Niémen" de l’Armée rouge. Vraiment ? Le projet "Rayak" présente les opérations militaires auxquelles il a participé et qui donnent leur sens aux affrontements que ces hommes ont menés dans le ciel contre la Luftwaffe en particulier et contre la Wehrmacht en général.

Du 5 décembre au 7 janvier 1942, le général Joukov, le "sauveur de Moscou", repousse le groupe d'armées Centre allemand de deux cents kilomètres en moyenne sur un front large de plus de six cents, à une exception frappante : une imposante excroissance de deux cents kilomètres de large et de cent cinquante de profondeur, balcon menaçant qui paraît surplomber Moscou et qui étend son ombre jusqu’à soixante kilomètres seulement à l’ouest de la capitale : le saillant de Rjiev-Viazma.

Aux premiers jours du mois de mars 1942, les généraux allemands du front sud inaugurent leurs réflexions tactiques et le commandant du groupe d’armées Sud, le Maréchal Fedor von Bock, se penche sur les cartes ; et chaque fois qu'il s'y penche, son regard tombe immanquablement sur une zone qui lui saute aux yeux comme une tache au milieu du visage : le saillant d’Izioum.

En janvier 1942, dans l’ombre de la contre-offensive Staline face à Moscou sur le front de l'Est, l'Armée rouge remporte, à sept cents kilomètres au sud de la capitale, une victoire discrète mais dont les conséquence ultérieures seront énormes : l'opération BARVIENKOVO-LOZOVAÏA.

Dans la nuit du 4 au 5 décembre 1941, le groupe d’armées Centre allemand, qui a mené une offensive de deux mois jusque dans la banlieue même de la capitale soviétique (l’opération TAIFUN, « Typhon »), finit par jeter le gant pour passer sur la défensive. L’Armée rouge a réalisé l’impossible : brûler le potentiel phénoménal que la Wehrmacht avait investi dans l’opération BARBAROSSA.

Le parcours d’Ivan Sloukhaï dans ses neuf premiers mois de guerre s’étend de Stalingrad, premier succès des opérations en profondeur de l’Armée rouge, à la bataille de Koursk, qui inclut les opérations offensives que le haut commandement soviétique combine avec l’opération ZITADELLE, l’offensive allemande contre le saillant de Koursk qu’il anticipe. Koursk est la première séquence opératique réussie de l’Armée rouge, qui débouche sur la course au Dniepr de l’automne 1943.

A partir de l’été 1944, la route de Vladimir Panienko, vétéran de Stalingrad, se confond avec la saga balte qu’inaugure le commandement soviétique lorsqu’il se met en tête de détacher le groupe d’armées Nord allemand du groupe Centre pour l’isoler et le détruire. Il faudra pas moins de trois offensives pour parvenir, enfin, à isoler le groupe d’armées Nord qui finira barricadé dans la poche de Courlande, contre laquelle l’armée rouge lancera six offensives successives, en vain...